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kelkemot
9 avril 2008

GRAND PERE

je frôlais mes 5 ans , ma main caler dans l énorme battoir de grand père , je me laissais traîné au gré de ses pérégrinations , ses promenades de bars en bars .

"tu viens " m avait t il dit " on va faire un tour " , cela allais de soit que je venais, mémé pas eu a répondre , son  énorme main tendue vers moi n attendait que la chaleur de ma menotte a moi, ses doigts se refermaient ensuite doucement , délicatement, impressionnante délicatesse , au regard de sa stature, de sa carrure , de son physique de son déménageur.

déménageur de machine a coudre lourdes comme un cheval mort, qui lui ont grignoter le dos au temps de sa superbe .

pour moi il l était encore superbe , 1m95 de muscle , visage buriné par la vie , mais beau , pas d une beauté comme on l entend , d une beauté triste, visage mangé par l alcool, avec ses yeux bleu qui brillaient , avec ses rides racontant chacune une histoire, histoire de sa vie , vie dure et austère, comme elles l étaient  a l époque.

il n avait pour seul refuge que le dimanche et sa pléthore de bistrot ouvert dans lesquels il allais dégueuler sa colère , sa peine et ses tripes .

mais quand j étais la ses tripes se tenaient a carreau et l alcool coulait moins a flot dans sa gorge, cela étais sûrement du a l impression que je lui donnais celle d être heureux avec lui, il étais fier de ma ressemblance avec lui ,son 1er petit fils vous pensez!

alors doucement nous rentrions dans ces lieux de vies ou il s épanchais , la je m installais sur un tabouret haut comme le mont blanc sirotant une boisson d enfant et regardant , écoutant mon grand père faire mon éloge , racontant sa vie , sa semaine , et ces "putains de machines a coudre",ces "putains" de reins endoloris,cette "putain" de toux qui le fait se réveiller en pleine nuit , cette" putain "de cigarette qui lui vole un morceau de vie a chaque bouffée,moi a coté perché ne comprenant pas tout, mais dévorant mon grand père des yeux, et l aimant .

soudain sans savoir quelle mouche le piquais , il se levais , moi je me lançai dans le vide du haut de mon tabouret, rattrapé par ses 2 énormes mains , puis nous sortions de ce bar enfumé pour nous plonger dans l air pur .

les mètres s enchaînaient les uns derrières les autres, autre bar , autre tabouret et autre conversation , parfois il me demandais " t as faim" bien sur que j avais faim, la un sorcier de la gastronomie faisait sortir de derrière son zinc les plus fabuleux sandwichs du monde , peut importe le bar ou nous étions , le petit pain rond dans lesquels était enfourné  viandes et l  oignons frit , semblait tout droit sorti a la seconde même du four du boulanger; les odeurs de vin blanc  ail et épices m envoûtaient , je dégustait ce caviar en regardant mon grand père me regarder , lui qui n avait pas d appétit se délectait de me voir manger.

ainsi passait nos jours que nous avions en commun, sans rien nous dire ou très peu, nous comprenions notre essentiel , celui d être ensemble , la tous les 2 de profiter des petits moments de vies qu il nous était donné de partager, de se sentir fort l un près de l autre et vivant.

fin de journée , je suis coucher car demain j ai école ,j ai 10 ans je suis   chez moi avec mes parents, le téléphone hurle , ma mère décroche puis pleure , moi je ferme les yeux , fais semblant de dormir pour be pas avoir a la voir souffrir , j ai compris , mon grand père viens de quitter ce monde , la dernière clope viens de lui prendre le dernier morceau de vie qui était en lui, je ferme les yeux encore plus fort , j entend son âme monter au ciel , je sais , illusions d enfants , mais je préfère croire cela , croire que son âme est venu me voir avant de partir , me caresser une dernière fois , me dire qu elle m aimait , moi aussi grand père  MOI AUSSI .

il laissa de la tristesse plein la maison , un trou vide et mon regret de n avoir pas put partager plus avec lui .

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kelkemot
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