LUI
sacrée petit bonhomme c est souvent par ces mots que les gens le décrivais,mais il était pas si petit que cela , il était même très grand
sauf que ça ne se voyais pas , c était dedans .
j ai passer 6 ans de vie commune avec lui, je dis de vie commune car nous étions comme un couple , d engueulades en considérations , de faisage de gueule ,
en éclat de rire , ça il y en a eu des éclats de rire , des trucs de gosse en primaires, mais ça nous éclataient.
j ai appris de lui , pas mal , plus que je ne le croyais et ces 6 années malgré le travail arrassant des métiers du bâtiment, ont été pleines de moments fabuleux ,
de rires , de conneries dites et faites , comme la fois ou amoindri par une chaleur étouffante d été et un repas un peu lourd ,et que l envie de travailler n était pas notre première préoccupation, penché au balcon d un appartement bourgeois , 2 grands cons de respectivement 29 et 31 ans lâchaient des bombes a eau sur les passants en costume; je sais c est pas drôle mais nous ça nous a bien fait rigolé.
au bout de ces 6 années nos routes se séparèrent, nos routes professionnelles j entend , il a quitté l artisan ou nous travaillions , récession lui a t on dit et il est parti ailleurs .
je me suis retrouver seul dans le silence des chantiers , plus de rires ou peu , et la dureté du travail pris le pas sur le plaisir.
et puis mon pote s est mis a faner , cette merde qu est le cancer l avais atteint , il ne partageais pas sa douleur ou alors seulement avec sa femme , sa béquille , son soutien , sa force m avait il dit .
et alors que la vie battais de l aile en lui , elle grandissait dans ces 2 minots , petit garçon et petite fille , continuité de lui aux yeux brillants et pour lesquels il se taisait , il étouffait sa douleur physique et morale, pour ne pas que eux aient mal .
puis ce fut l hôpital, maison, hôpital, traitement, chute de cheveux, regard des autres, apitoiement , amour et hôpital.
moi , moi pauvre con incapable d aller le voir , trop mal, moi trop mal !!! moi qui allait bien , moi connard sans couilles , incapable de surmonter ma peur de le voir amoindri, mal, mourir a petit feu,
alors c est lui qui est venu un soir , un soir d après docteur qui lui avait dit que c était fini, qu il n y avait plus d espoir .
lui il est venu me disant que ça allait mieux , que le toubib lui avait indiqué sa rémission, alors il a bu un coup, et fumé une petite clope , pétrit de bonne parole moi je lui disais qu il fallait qu il arrête de boire et fumer qu il n avait pas de volonté, moraliste que j étais c était sa dernière clope son dernier verre sa dernière ivresse.
sa femme ma dit que ce soir la , il cassa tout , hurla, sa douleur interne devint sa fureur externe .
il est rentré a l hosto et j ai encore attendu disant que j irais que j avais plein de trucs a faire, excuses pour ne pas faire face .
mon téléphone sonna , c était lui a l autre bout " Paul tu peut venir me voir samedi " , j avais envie de chialer c est lui qui me demandait d aller le voir tellement je n avais pas le courage de le faire .
j avançais dans ces couloirs sombre d hôpital , le coeur battant a mes oreilles , la honte au front de ne pas être venu avant , la chambre , sa famille présente, la près de lui sa femme a sa place et forte, et lui allongé
presque épanoui, souriant , plus accroché a cette machine qui le faisait respirer.
les sujets de conversation furent futiles , je n écoutais pas , je parlais par automatisme pour combler les vides , il me serra la main fort et ferme , je promis de revenir et ma douleur se transforma en larme dehors dans le froid mes pensées se bousculaient je pensais il va bientôt partir , et la seconde d après non il va s en sortir , j étais ivre de pensées et de tristesse.
il s est éteint une semaine après laissant une femme , 2 petits bouts , une famille malheureuse , des gens qui l aimaient et en moi une trace salut mon pote .